Conservatoire populaire
Culture - Sports - Loisirs
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HISTORIQUE / SITUATION
Bâtiment historique aux Tranchées. Le Conservatoire Populaire de Musique, Danse et Théâtre est une pièce maîtresse du dispositif de l’enseignement de la musique du canton de Genève. Le CPMDT compte 200 professeurs et plus de 4’000 élèves et est, à ce titre, la plus grande école de musique à Genève.
De plus, avec plus de 350 auditions, concerts et spectacles annuels, le CPMDT est un des premiers organisateurs de concerts du canton. Le bâtiment qui abrite le CPMDT, situé sur le plateau des Tranchées, a été construit suite aux démolitions des fortifications qui débutent à la fin des années 1850 et se poursuivent durant la deuxième moitié du XIXè siècle. L’ilôt formant le square des Tranchées dans lequel se trouve le Conservatoire Populaire de Musique (rue Charles-Bonnet 8) a été construit entre 1861 et 1865 par l’architecte genevois Gabriel Diodati.
Le bâtiment connaîtra plusieurs propriétaires, avant qu’en 1968 Madame Anita Oser achète l’immeuble et entreprenne une série de transformations intérieures, créant notamment une salle de concert au troisième sous-sol ainsi qu’une salle de ballet au rez-de-chaussée. En 1972, elle ouvre le Centre de rencontres et de recherches Artistiques (E.R.A.). En octobre 1975, l’Etat de Genève marque son intérêt pour l’achat de cet immeuble en faveur des écoles de musique et en devient le nouveau propriétaire.Officiellement, en 1982 la destination de l’immeuble passe de logements à une école de musique, géré par le Conservatoire Populaire.
En 2010, la rénovation de ce bâtiment est confiée au bureau Frei-Stefani SA. Dans le cadre du développement du projet, celui-ci privilégie 3 concepts distincts: la rénovation propre du bâtiment patrimonial, la création d’une véritable salle de concert et la composition d’un espace urbain extérieur.
PROGRAMME
Patrimoine et intervention contemporaine. Le fil rouge de la rénovation du bâtiment a été dicté par la volonté de préserver les éléments patrimoniaux, de les restaurer, de les mettre en valeur et de concevoir l’intervention contemporaine comme un prétexte de mise en scène de ces éléments d’origine.
Cette valorisation a été dans le projet l’objet d’un processus de concertation particulièrement réussi entre les utilisateurs, la CMNS, les mandataires et le Maître de l’ouvrage. De nombreuses solutions architecturales ont permis de répondre à la fois à des contraintes techniques, d’exploitation et énergétiques tout en revalorisant le patrimoine bâti existant.
Ainsi, l’isolation des fenêtres par l’ajout d’une seconde fenêtre intérieure à l’échelle du lieu, a permis d’assurer l’isolation thermique du bâtiment, de garantir une ventilation naturelle, tout en évitant les nuisances sonores des cours de musique, grâce à l’intégration dans ces fenêtres de caractère en chêne massif, d’une chicane absorbante agissant comme un piège à son. Ceci a permis de préserver l’intégrité de la façade, sans aucune intervention néfaste aux menuiseries extérieures et vitrages d’époque.
De même, les faux plafonds décrochés dans les salles de musique ont été traités comme des éléments décoratifs, tout en agissant comme un élément absorbant acoustique. Cette intervention a permis également d’intégrer l’ensemble de la technique contemporaine et sécuritaire, tout en valorisant les corniches et moulures existantes, partiellement rénovées ou reconstituées.
Les parquets d’époque ont été démontés, numérotés, restaurés et replacés une fois les chapes exécutées et le chauffage au sol à basse température réalisé. Toutes les blessures effectuées par l’installation, au début du siècle, d’un chauffage avec radiateurs peu esthétiques ont été supprimées.
L’aménagement des combles a été l’occasion de reprendre l’ensemble de la toiture afin de lui redonner une image proche de l’origine avec une couverture en ardoise et des ferblanteries en cuivre étamé.
La salle de spectacle pouvant accueillir jusqu’à 180 personnes, a été conçue comme un écrin que l’on découvre après un parcours. On peut s’y rendre soit en ascenseur, soit découvrir cette salle par les escaliers, en descendant au fil des étages dans les sous-sols, en côtoyant des volumes de plus en plus importants (salle de ballet, foyer). Cette hiérarchie des espaces conduit à la découverte de l’imposante salle de concert au ciel étoilé et à l’acoustique performante.
Cette réalisation a nécessité de très importantes reprises en sous-œuvre pour pouvoir offrir, une salle de spectacle, un foyer, un accès de qualité aux personnes à mobilité réduite et obtenir une véritable dimension institutionnelle à ce lieu.
La création d’un espace urbain extérieur offre aujourd’hui une entrée évidente et forte à cette institution. Son aménagement devant l’entrée souligne le caractère ouvert de l’école et propose en plus de cette nouvelle entrée, une scène de théâtre, un espace pouvant être dédié à la musique et à la danse. Cette place minérale et végétale intègre avec beaucoup de discrétion la rampe pour personne à mobilité réduite. Elle permet d’inscrire le bâtiment dans un contexte plus urbain, dans le prolongement du square de la rue Le-Fort.
La responsabilité écologique et économique (désamiantage, matériaux, technique…) a été, après le patrimoine, un critère prépondérant dans le concept d’intervention.