Banque LGT
Bâtiments administratif et commerces
Bâtiments administratif et commerces
HISTORIQUE / SITUATION
Signé d’un architecte renommé. Le bâtiment actuellement occupé, rive gauche à Genève, par la Banque LGT a été édifié en 1968 sous la direction de l’architecte Marc-Joseph Saugey (1908-1971), bien connu à Genève où il a signé une dizaine de constructions dont certaines classées “monuments historiques”.
Dans les années quatre-vingts, un ancien propriétaire en a modifié la façade: dans une recherche de clinquant, l’œuvre de Saugey a été “massacrée”.
PROGRAMME
Reconstruction. La banque LGT, banque privée liechtensteinoise, propriété de la famille régnante, a donc décidé de revenir aux sources. Le projet a consisté en une démolition - reconstruction pour retrouver l’esprit de Saugey mais en le réinterprétant en fonction des conceptions et matériaux actuels.
Difficulté de l’opération, les plans originaux avaient disparu. C’est donc en se fondant sur une image que le façadier de l’époque avait conservée pour en faire sa propre publicité que la vision de Saugey a pu être analysée. L’ancienne façade était divisée en trois parties bien distinctes, chacune composée d’un jeu complexe de lignes verticales et horizontales. Des contrecœurs blancs étaient projetés en avant du plan vertical. Cernés par un joint négatif noir, ils donnaient à l’ensemble une vraie vibration.
RÉALISATION
L’aide du maître verrier. Le retour aux sources a donc consisté à démolir la façade et la cage d’escalier pour ne conserver que les dalles. La nouvelle façade a été réinterprétée en inox et en verre.
Dès le deuxième et jusqu’au sixième étage, on retrouve des contrecœurs réinventés avec l’aide d’un maître verrier parisien: le matériau choisi est un sandwich de plusieurs verres qui donne à cet élément une très grande profondeur et un aspect irisé. Selon l’angle où on le regarde, sa couleur change et les eaux du Rhône s’y mirent. Comme à l’origine, un joint négatif noir cerne chacun des contrecœurs qui peut être éclairé à la base.
Sur la façade arrière, tous les éléments techniques sont discrètement protégés dans un volume homogène constitué de lames pare-pluie. La cinquième façade (toiture) quant à elle, est entièrement couverte de panneaux photovoltaïques intégrés.
Les transformations ne se sont pas limitées à l’habillage du bâtiment. La conception intérieure a été revue de fond en comble pour créer les deux niveaux commerciaux, rez et premier, réservés à une joaillerie. Les cinq niveaux supérieurs et l’attique sont dévolus aux opérations bancaires, accessibles depuis le passage couvert restitué au rez-de-chaussée.
Difficile de dire si, quarante-cinq ans après sa mort, Marc-Joseph Saugey retrouverait les vibrations de “sa façade” mais les concepteurs de la transformation ont tout fait pour qu’il l’approuve !