Rue de la Scie 5 - 7
Rénovations
Rénovations
HISTORIQUE/SITUATION
L’immeuble construit en 1899 par Léon Bovy, architecte genevois également auteur de la mairie des Eaux-Vives, occupe une parcelle triangulaire, délimitée par la rue de la Scie et prolongée par une cour intérieure. Proche du lac, dans le Quartier des Eaux-Vives, l’édifice est idéalement placé entre le Jardin anglais et le parc de la Grange. Il présente une architecture classique de la Belle-Epoque avec quatre étages d’appartements au-dessus de commerces. Une étude de faisabilité ayant fait apparaître la possibilité d’une surélévation contenue dans les gabarits légaux, un projet de rénovation et d’agrandissement a été mené de 2019 à 2022.
PROGRAMME
Le programme prévoyait l’ajout de trois niveaux d’appartements, le dernier en attique, largement ouvert sur le panorama grandiose du lac, impliquant la démolition de l’ancienne toiture. Ce projet s’est accompagné d’une rénovation globale de l’immeuble et d’une extension sur la cour à l’arrière afin de valoriser les espaces résiduels en fond d’îlot.
PROJET/CONCEPT
Le choix a été clairement établi d’une rupture nette entre l’existant et la partie ajoutée, conçue comme un couronnement moderne posé sur l’édifice initial, tout en maintenant une continuité architecturale dans les volumes. Côté cour, les appartements ont pu être agrandis de deux chambres chacun grâce à l’adjonction gagnée sur le vide.
RÉALISATION
La surélévation comporte deux niveaux identiques, surmontés d’un attique en retrait offrant une vaste terrasse donnant sur la rade de Genève. La façade porteuse est composée d’éléments horizontaux et verticaux en béton blanc, rappelant la partition horizontale de l’édifice initial et ses modénatures (chaînages, linteaux, corniches). Le nombre et le rythme des baies, avec de larges embrasures orientées selon des inclinaisons différentes, impulsent de la dynamique à l’extérieur et donnent un effet de claire-voie à l’intérieur. L’attique, constitué en grande partie d’une enveloppe entièrement en verre, est indiscernable depuis la rue, mais visible depuis la rade. Un prototype spécialement créé par les ateliers français Barrois Verriers a été employé afin d’atténuer les reflets et offrir des variations de teintes s’accordant à la luminosité ambiante et aux nuances du ciel. L’accès aux nouveaux étages est facilité par deux ascenseurs vitrés intégrés dans les trémies des escaliers, l’éclairage naturel zénithal des cages étant toute fois maintenu grâce à des verrières en toiture.
L’immeuble originel comporte quatre appartements traversants à chaque niveau. La surélévation, tout en reprenant ce principe, offre de nouvelles typologies : appartements de plain-pied au 1er niveau et duplex au second, communiquant avec l’attique. Dans ceux-ci, un escalier hélicoïdal sculptural en acier fait le lien entre les pièces à vivre en attique ouvertes sur les terrasses (cuisines, séjours) et les espaces de nuit à l’étage inférieur. Outre cette adjonction en couronnement, parfaitement intégrée à l’unité urbanistique du quartier, c’est l’ensemble de l’immeuble qui a été rénové dans le respect et la mise en valeur de ses éléments caractéristiques (peintures murales Art Nouveau, ferronneries, huisseries en chêne, etc.). L’assainissement énergétique et la mise aux normes techniques ont été réalisés tout en maintenant l’occupation du bâtiment pendant l’ensemble du chantier, défi organisationnel et sécuritaire non négligeable en centre-ville de Genève.