Bel-Air 93

L’immeuble construit à la fin des années cinquante se situe dans un quartier populaire de petits immeubles en amont des voies CFF sur la commune de La Tour-de-Peilz. Le quartier est paisible et jouit de la proximité des écoles et du centre-ville. Le bâtiment est représentatif des habitations collectives bâties afin de répondre à une demande croissante directement issue de la relance économique de l’après-guerre. Son architecte de l’époque, Ernest Pfaüti bien connu dans la région, reprend un langage architectural de l’époque. Le plan distribue ainsi trois logements par étage de deux et trois pièces, soit deux latéraux et un central. Les appartements sont répartis sur quatre niveaux habitables. Un sous-sol réunit les locaux secondaires, à savoir la chaufferie, la buanderie et le local d’étendage, ainsi que les caves.

L’immeuble, bien qu’ayant fait l’objet de rénovations ponctuelles dans les appartements, n’avait subi aucune intervention importante jusqu’alors. Inspirés par un sentiment de responsabilité sociale, les propriétaires de l’immeuble ont souhaité mener avec l’architecte une réflexion sur l’assainissement de leur immeuble dans une optique écoresponsable.

PROJET

Pour mener à bien cette rénovation de l’enveloppe du bâtiment, les propriétaires et les architectes ont voulu mettre en œuvre une intervention dans le respect de l’environnement en privilégiant l’utilisation de matériaux recyclables. Ils ont ainsi eu recours à une couche isolante de 18 centimètres en laine de pierre crépie pour l’enveloppe du bâtiment.

Parallèlement, les dalles des combles et du soussol ont également été isolées avec un matériau en laine de pierre. Les fenêtres d’origine ont été remplacées par de nouveaux modèles en bois-métal à triple vitrage avec, pour la façade Nord située à proximité immédiate de la route, un verre d’une qualité phonique accrue. Afin de marquer de manière la plus légère possible le vitrage de la cage d’escaliers, un profil acier isolant a été privilégié. Les volets à jalousies en bois ont été remplacés par de nouveaux modèles en aluminium thermolaqué.Durant tout le processus de rénovation, la volonté était de mettre aux normes actuelles le bâtiment, tout en respectant l’expression architecturale de son concepteur, à l’exemple de la façade Sud du bâtiment qui est fortement impactée par les balcons présents à chaque étage sur presque l’entier de la longueur de la façade. Une réflexion importante a été menée avec l’autorité communale afin de trouver un compromis permettant de respecter cette ligne architecturale, tout en mettant les garde-corps aux normes. L’expression minimaliste de l’architecture des années cinquante a également été respectée dans la sobriété des teintes des façades de l’immeuble en mariant le blanc et l’anthracite.

Quant aux travaux intérieurs, ils se sont limités à une mise en conformité, à savoir le remplacement des portes d’appartements. La ventilation naturelle des salles de bains borgnes des appartements latéraux a été remplacée par un système mécanique à l’aide de ventilateurs raccordés sur les boisseaux existants, collectés dans les combles et évacués en toiture. Un soin particulier a également été apporté à la mise en conformité de la balustrade de la cage d’escaliers, tout en respectant son style d’époque.