Hôtel Corbetta Les Paccots

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HISTORIQUE/SITUATION

Le projet du nouvel hôtel Corbetta aux Paccots, village des préalpes fribourgeoises, sur le territoire de la commune de Châtel-Saint-Denis, commence en 2011, lorsque l’ancien hôtel-restaurant Corbetta, du nom d’un sommet environnant, institution locale depuis 1942, ferme. Entrepreneur de la région, Gilbert Coquoz se porte acquéreur du bâtiment et lance, avec le soutien du comité de Région Glâne-Veveyse, un concept original d’hôtel entièrement adapté aux personnes à mobilité réduite, sous l’impulsion de l’association « Loisirs pour tous ». Si l’idée de départ a dû évoluer faute d’investisseurs, l’accessibilité est restée au cœur des préoccupations du projet. Après 4 années consacrées à la recherche de fonds, les premiers travaux de démolition de l’ancien édifice commencent en 2017 en même temps que le chantier de réfection de la route communale des Paccots qui longe le bâtiment. La création du parking souterrain et les accès au futur hôtel sont ainsi amorcés.

La construction du bâtiment neuf débute quant à elle en 2019 et se conclut par une ouverture au printemps 2023. Ainsi naît, dans son majestueux cadre montagnard, le «Corbetta boutique hôtel et spa», premier quatre étoiles du district de la Veveyse, venant combler le déficit local en offre hôtelière de ce type et quadrupler les capacités d’accueil du district.

CONCEPT

Le projet présenté par Atelier 78, lauréat du concours d’architecture lancé en 2012, a séduit par son intégration dans l’architecture traditionnelle de la station et son rappel de l’ancien hôtel (cher au cœur des familles romandes ayant appris à skier dans cette station), avec notamment sa toiture à deux pans bas typique des constructions vernaculaires alpines. Le volume global du nouvel édifice est beaucoup plus important que celui de l’ancien hôtel mais divisé en 3 parties inscrites sur un plan carré: un corps principal de 5 étages et deux ailes latérales plus basses (2 niveaux) encadrant l’entrée, formant un plan en U laissant au centre une terrasse ensoleillée côté Sud. L’esthétique extérieure s’harmonise dans les matériaux et les formes avec les constructions environnantes, tandis que l’intérieur vise à effacer les barrières architecturales en favorisant des chambres et des espaces de circulation plus spacieux que les normes hôtelières classiques.

PROGRAMME

Le nouvel établissement compte 39 chambres, dont 5 suites, la plupart dotées de balcons ou terrasses, réparties entre le corps principal et l’aile Est. L’aile Ouest accueille le restaurant traditionnel de 120 places «l’Alpage» et un bistrot de saison le «Bistro d’Aimé», auxquels s’ajoutent une salle de petit-déjeuner (40 places), une salle de conférences (70 places) et une zone de détente (spa, jacuzzi, hammam, sauna). Un parking souterrain comportant des bornes de recharge électrique et des emplacements pour motos, ainsi qu’un local pour les vélos et les skis complète l’ensemble. L’activité hôtelière implique en plus une buanderie professionnelle, des vestiaires et sanitaires pour le personnel, un appartement de service indépendant et des dépôts avec chambre froide et monte-charges pour la cuisine.

Il reste du concept initial d’accessibilité quatre chambres adaptées à la mobilité réduite, et dix autres modulables et adaptables très facilement en cas de besoin. L’ensemble des espaces communs, du sous-sol au 4e étage, sont de plus adaptés à la mobilité réduite grâce notamment à deux ascenseurs, dont l’un de dimensions spécifiques. Ainsi, la circulation entre le petit salon, les chambres et la mezzanine qui surplombe le restaurant est conçue sans entrave avec des dégagements ouverts.

RÉALISATION

L’hôtel comporte une structure en béton armé, avec isolation des façades en laine de pierre ou revêtement de bois ventilé à partir du 1er niveau. Le soubassement extérieur présente des inclusions de pierres, introduisant l’élément minéral redondant dans les aménagements intérieurs (piliers, parois), en harmonie avec le bois. Dans la salle de restaurant de l’aile Ouest, la charpente est entièrement apparente et ponctuée de luminaires suspendus en forme de gouttes d’eau renforçant la dominante chaleureuse et naturelle de l’ensemble. L’éclairage naturel est assuré par de larges baies ouvertes à l’Ouest pouvant laisser entrer la lumière du couchant. Le bar aménagé sous la mezzanine est également totalement réalisé en bois suisse.

Dans ses choix d’aménagements intérieurs, de mobilier et de finitions, l’hôtel s’est positionné sur un créneau de confort traditionnel, épuré, proche de la nature, sans luxe excessif mais avec une attention portée aux détails et aux matériaux. Les décors intérieurs sont tous inspirés par l’environnement montagnard et ses traditions telles que les tableaux de poyas dans les chambres ou les pots de lait détournés en lampes. Le mobilier, les panneaux muraux et les parquets mettent en valeur la beauté naturelle du bois. Les chambres dégagent une atmosphère chaleureuse évoquant les chalets et bénéficient toutes d’une vue sur le village ou les spectaculaires sommets environnants. Deux suites ont été aménagées en penthouse dans les combles du dernier niveau, bénéficiant de la toiture mansardée. Les salles de bain reçoivent un équipement contemporain dans un écrin minéral avec des teintes ardoises dominantes. Ainsi l’édifice s’inscrit dans le parc naturel des Paccots par son architecture (garde-corps percés de cœur par exemple) et par sa démarche écologique. Celle-ci transparaît dans le choix des matériaux naturels, le recours aux artisans locaux pour la décoration intérieure mais aussi dans le fonctionnement de l’hôtel: produits locaux pour le restaurant, chauffage alimenté diffusé au sol et raccordé au chauffage à distance de la commune de Châtel-Saint-Denis. Quarante-cinq bureaux techniques et entreprises ont été impliqués dans la réalisation de ce projet, dont 60% de proximité (veveysans, vaudois, gruériens, valaisans, etc.). Les compétences locales ont ainsi été privilégiées dans la mesure du possible, assurant disponibilité et qualité. L’hôtel Corbetta marque la réussite d’un projet de longue haleine, différé, remodelé, mais porté avec détermination par la volonté d’un entrepreneur de la région, Coquoz Gilbert et Coquoz Constructions SA, et mené à bien par une synergie d’acteurs locaux.