Ensemble Hospitalier de la Côte
Etablissements médicaux
Etablissements médicaux
HISTORIQUE / SITUATION
En réponse à la croissance démographique que connaît l’arc lémanique, l’Ensemble hospitalier de La Côte – EHC – continue son adaptation sur le site de l’Hôpital de Morges. Les travaux entrepris ont pour but de répondre aux besoins en soins générés par cette évolution. Construits en 1972, les bâtiments actuels ont connu depuis lors de nombreux agrandissements et modifications successives. Dans ce cadre, la direction générale avait organisé, en 1995, un concours d’architecture visant principalement à l’agrandissement du secteur des urgences, de la polyclinique et du bloc opératoire. Le projet retenu prévoyait une extension circulaire sur deux étages, depuis l’entrée principale.
La première étape de ce projet a été menée de 2005 à 2007. La nouvelle étape, amorcée au printemps 2014, s’inscrit dans la suite logique de la réalisation précédente, avec une augmentation significative des surfaces à disposition des équipes médico-soignantes, des patients et des visiteurs.
PROGRAMME
Le programme fixé par l’EHC a été développé dans deux corps de bâtiments nouveaux et dans le bâtiment existant de la manière suivante :
Le plateau technique, construit sur le bâtiment réalisé en 2006, reçoit une nouvelle salle de réveil, les soins intensifs, l’unité de jour et l’antalgie, le tout en liaison directe avec le bloc opératoire agrandi.
Le pontage Est, sur trois niveaux, construit au-dessus de la cour de livraison, reçoit au premier niveau le service d’oncologie, une pharmacie commerciale et la cafétéria. Le deuxième niveau est occupé par la direction des soins,le service d’orthopédie et la consultation pré-anesthésique, et le dernier niveau par la pédiatrie et une partie de la maternité.
Le bâtiment existant a vu les services suivants transformés ou déplacés : la polyclinique, certains cabinets médicaux, la maternité, la gynécologie, enfin, une unité privée a été aménagée au dernier étage alors que des urgences pédiatriques étaient créées au niveau de l’accueil.
Pour desservir les nouveaux espaces, une cage d’escalier avec ascenseurs a été construite à proximité immédiate de l’entrée. Avec une architecture largement vitrée, elle se veut être un signal marquant l’accès principal de l’établissement. À travers cette réalisation majeure, l’essentiel des activités de soins et de services se trouve localisé par étage, selon une logique fonctionnelle regroupant les secteurs à fortes synergies.
RÉALISATION
Les travaux ont débuté en février 2014 par la construction de nouvelles centrales destinées aux installations techniques et par l’aménagement d’infrastructures provisoires nécessaires au maintien de l’exploitation durant la période de chantier.
L’extension du plateau technique de forme arrondie a posé de notables difficultés structurelles. Lors des travaux de 2005, le premier niveau avait été calculé en fonction d’un rehaussement prévisible, cela d’autant que la création de deux nouvelles salles d’opération avait anticipé le mouvement. Cependant, entre 2005 et 2014, les besoins de surfaces complémentaires s’étaient faits sentir. Pour y répondre, le nouveau plateau devait augmenter son diamètre de 3,5 mètres. Plus question donc de se positionner simplement au-dessus de l’existant, obligé qu’on eût été de créer de nombreux piliers au travers de zones médicalement très sensibles. L’extension devait donc trouver ses propres assises. Ce qui a été fait en imaginant un concept de suspension. Deux grandes poutres triangulées, d’une portée de 41 mètres, traversent le plateau du Nord au Sud. Au Nord, les appuis se trouvent en dehors du bâti, au Sud, ils traversent les locaux existants, installés après la mise en place d’un sas étanche aux nuisances des travaux. De ces deux supports se développent les branches d’une poutraison secondaire qui, telle une araignée, ramène les charges sur sept poteaux périphériques. Trente-cinq suspentes assurent la liaison avec la toiture et enserrent les blocs techniques.
Le nouveau plateau technique « suspendu » offre 800 mètres carrés de surface supplémentaire. Il a permis l’extension des salles d’opération, des soins intensifs, de la chirurgie ambulatoire et la création d’une nouvelle salle de réveil.
Auparavant, la première étape constructive avait consisté à ériger le bâtiment dit « pontage Est », une construction en « L » située au-dessus de la cour de livraison, maintenu mais déplacé provisoirement durant les travaux. Elle relie l’aile Est du bâtiment historique au corps central et crée ainsi une boucle circulatoire. Cette structure métallique a permis un avancement rapide des travaux grâce aux dalles mixtes allégées qui diminuent les contraintes de charges. Cette extension permet d’abriter une pharmacie, au niveau inférieur, de nouveaux cabinets médicaux et plusieurs services hospitaliers qui libèrent des surfaces dans l’ancien hôpital. D’où la création de 42 nouvelles chambres. Le front Nord se termine par la cage d’escalier habillée de verre sombre, dont la verticalité coupe les lignes horizontales des deux nouveaux corps de bâtiment. L’architecture des deux extensions est, quant à elle, similaire à la réalisation de 2006, faite de verre et d’un bardage aluminium.
DÉFIS ET MESURES PARTICULIÈRES
La construction et les réaménagements ont été un véritable défi technique dans la mesure où l’hôpital est resté en activité intégrale, sans interruption 24 heures sur 24. Des mesures constructives ont été développées, comme, par exemple, des appuis structurels en périphérie du plateau technique, pour réduire les interventions au coeur des locaux en exploitation ou le déplacement des livraisons durant les travaux. Il n’empêche que toute intervention en milieu hospitalier pose des exigences sans commune mesure avec la construction standard. L’accès à l’ancien bâtiment au travers de la zone de travaux a exigé la création d’un tunnel provisoire sécurisé. La connexion des nouveaux locaux aux anciens a demandé des précautions toutes particulières. Mais, ce sont les liaisons techniques du nouveau plateau technique qui ont posé le plus de problèmes. Si le gros oeuvre, par le concept de suspensions, a limité les nuisances, le second oeuvre pour relier toutes les installations techniques a exigé la création d’une vingtaine de sas provisoires isolés dans une zone en pleine exploitation et médicalement sensible : il s’agissait de démonter les faux-plafonds, d’établir les nouvelles connexions techniques, de refermer le tout et d’assurer le nettoyage de la zone avant de la rendre à son usage premier. Pour ce faire, toutes les étapes ont été planifiées en minimisant au maximum les impacts sur la vie courante de l’établissement, grâce à une collaboration permanente et étroite entre la direction générale de l’EHC, son département infrastructures, le personnel médico-soignant et la direction des travaux.
POINTS FORTS
Cette réalisation s’est terminée en octobre 2018, avec mise en service par phases successives des différents bâtiments et services, pour finir par la création, au dernier niveau du bâtiment historique, d’un secteur équipé de chambres privées.